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Irlande: en révolte contre la taxe sur l’eau

Environ 100.000 personnes ont manifesté contre une nouvelle taxe sur l’eau en Irlande. Les Irlandais paient déjà leur eau par le biais d’impôts sur le revenu, mais le gouvernement veut instaurer une taxe supplémentaire. L’opposition à cette mesure antisociale bénéficie d’un large soutien et a également eu son impact sur le paysage politique du pays. C’est ainsi que, de façon très inattendue, notre camarade Paul Murphy a été élu au Parlement irlandais lors de la tenue d’élections partielles le 10 octobre dernier, en tant que candidat de l’Anti Austerity Alliance. Nous en avons discuté avec FINGHIN KELLY, assistant parlementaire de Paul Murphy.

JEROEN DEMUYNCK (PSL, section belge du CIO)

Pourquoi cette nouvelle taxe sur l’eau a-t-elle pris une telle importance ?

‘‘La population a déjà subi 6 ans d’une austérité très brutale qui a profondément affecté son niveau de vie. Un quart de la population vit à la limite du seuil de pauvreté. L’économie irlandaise connait une soi-disant reprise, mais personne ne voit d’amélioration. Et dans ce contexte, le gouvernement arrive avec une nouvelle taxe qui va coûter de 600 à 700 euros par an à chaque famille. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

‘‘L’opposition à cette taxe a constitué le thème central de notre campagne électorale à Dublin Sud-Ouest. Ce thème est devenu le fer de lance du mouvement contre les politiques d’austérité et nous avons utilisé la période électorale pour construire le mouvement contre la taxe. Le jour où Paul a été élu, 100.000 manifestants ont défilé à Dublin. Cette taxe sur l’eau fait dorénavant partie des questions politiques les plus importantes.’’

Comment cette taxe peut-elle être repoussée ?

‘‘Des milliers de personnes ont protesté et se sont opposées à l’installation de compteurs d’eau. Mais nous allons surtout organiser une campagne massive de non-paiement pour balancer à la poubelle les premières factures, en janvier ou février. A ce jour, plus d’un million de personnes ont refusé de s’enregistrer pour la taxe et refusent de la payer. Cette pression, avec celle exercée sur le plan politique, peut faire reculer l’offensive antisociale.’’

Comment le gouvernement réagit-il à cette pression ?

‘‘Depuis le début du mouvement, le gouvernement n’en mène pas large. Tous les ministres se contredisent quotidiennement dans les médias et certains ne comptent pas leurs tentatives désespérées de minimiser l’impact de la taxe. Le soutien pour les partis au gouvernement et, plus globalement, pour tous les partis établis est historiquement faible. Aux dernières élections partielles, deux tiers des électeurs ont sanctionné les trois principaux partis qui dominent la politique irlandaise depuis l’indépendance.

‘‘Mais alors que le Sinn Fein (nationalistes ‘‘de gauche’’) était le grand vainqueur des élections européennes de mai dernier en capitalisant sur la colère contre les politiques d’austérité, nous avons réussi à l’emporter dans leur bastion de Dublin Sud-Ouest. La rhétorique du Sinn Fein se limite à dire : ‘‘attendez les élections, votez pour nous et peut-être reviendrons-nous sur cette taxe.’’ Ce n’est aucunement une opposition active avec une stratégie combative.’’

Quelle alternative défendez-vous sur le plan politique?

‘‘Nous comptons sur la force de la population et sa capacité à se battre. Le mouvement contre la taxe sur l’eau peut totalement changer la scène politique et de nombreux députés de gauche pourraient être élus aux prochaines élections générales. Cela poserait directement la question de ce que devrait faire un véritable gouvernement de gauche.

‘‘Un tel gouvernement de gauche refuserait de payer la dette publique. Près d’un cinquième de tous les impôts sont consacrés aux 8 milliards d’euros versés chaque année pour les intérêts sur le capital de la dette. Il faut répudier la dette de même que tous les accords pourris conclus avec la troïka et la Commission européenne. Un audit de la dette pourrait assurer que les retraités soient remboursés, de même que les personnes dont les besoins sont avérés, mais nous refusons de payer la dette aux grands banquiers et spéculateurs. Cela permettrait de renverser la logique d’austérité. Un programme d’investissements publics massifs payé par un impôt progressif et par la mise sous propriété publique et démocratique des secteurs-clés de l’économie ferait une réelle différence.’’

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